Interdire les épluchures d’agrumes dans le compost n’a rien d’un caprice de jardinier maniaque. Quelques pelures d’orange suffisent à ralentir la décomposition et à dégrader la qualité du terreau final. Les restes de pommes de terre traitées, eux, peuvent transporter des maladies ou des germes indésirables dans le bac. Quant aux oignons ou à l’ail, leur présence massive décourage les vers et micro-organismes, pourtant indispensables à la transformation des déchets en un compost fertile.
Il serait tentant de croire que tout ce qui vient de la nature a sa place dans le composteur. Pourtant, certaines épluchures sont loin d’être anodines. Les jeter sans discernement expose à des bacs qui sentent fort, à un compost difficilement utilisable, voire à des contaminations dont on se passerait bien.
Pourquoi toutes les épluchures ne sont pas bonnes pour le compost ?
Composter, c’est jouer les équilibristes. Le moindre faux pas, et c’est l’équilibre du compost qui vacille. Toutes les épluchures ne se valent pas pour qui vise un compost de qualité. Ce qui fait la différence ? La capacité à maintenir une juste répartition entre matières brunes (riches en carbone) et matières vertes (riches en azote). Les déchets de légumes et de fruits apportent de l’humidité et de la fraîcheur, mais certains déséquilibrent le rapport azote/carbone, essentiel au bon déroulement de la décomposition.
Quand le bac déborde d’épluchures humides, pommes de terre, agrumes, etc., l’aération se complique, le taux d’humidité grimpe. Moisissures, mauvaises odeurs, ralentissement de l’activité des micro-organismes : voilà le trio perdant qui guette. Les indésirables comme les pelures d’agrumes en excès, d’oignons ou d’ail mettent à mal la dynamique du composteur.
Pour mieux cerner ce qu’il faut privilégier, voici deux catégories de matières à intégrer :
- Matières brunes : coquilles d’œufs bien écrasées, feuilles mortes, petits morceaux de carton non imprimé
- Matières vertes : épluchures de fruits et légumes (en quantités raisonnables), tontes de gazon, marc de café
L’alternance et la modération sont vos meilleures alliées. Évitez de surcharger le bac en déchets humides. Ajoutez régulièrement des matières sèches : elles favorisent la structure, l’aération et régulent l’humidité. Une gestion attentive, c’est la clé pour obtenir un compost homogène, fertile et sans mauvaises surprises.
Quels types d’épluchures faut-il absolument éviter dans un composteur ?
Faire le tri, c’est donner toutes les chances à son compost. Certaines épluchures, même issues de la cuisine, sont à bannir du composteur. Elles se décomposent mal, perturbent la vie microbienne ou sont susceptibles de transporter des agents pathogènes.
En première ligne : les agrumes. Leur acidité et leurs huiles essentielles freinent la décomposition et perturbent l’action des micro-organismes. Les pelures d’orange, de citron ou de pamplemousse mettent des mois, voire des années, à se transformer. Mieux vaut les éviter, ou à défaut, les limiter drastiquement.
Les pelures d’oignons et d’ail sont tout aussi problématiques. Leur effet antibactérien ralentit la dégradation. Idem pour les noyaux et fruits à coque, dont les enveloppes coriaces résistent longtemps. D’autres déchets s’ajoutent à la liste noire : ceux d’origine animale et les matières grasses, véritables aimants à nuisibles.
Voici les principaux déchets dont il faut se méfier :
- Épluchures d’agrumes
- Pelures d’oignons, d’ail
- Noyaux, fruits à coque
- Déchets d’origine animale et matières grasses
- Plantes malades, branches épineuses (rosiers, ronces)
Les plantes malades ou les branches de rosiers peuvent transporter maladies ou parasites. Privilégier des matières saines reste le meilleur moyen d’obtenir un compost homogène, fertile et sans danger pour le potager. Pensez-y avant de vider le contenu de votre seau de cuisine.
Les risques concrets à introduire de mauvaises épluchures dans son compost
Introduire les mauvais déchets dans son composteur, c’est jouer avec un équilibre fragile. Un morceau de bois traité, quelques matières grasses ou des restes de produits laitiers, et c’est toute l’activité des micro-organismes qui s’en trouve chamboulée. À la clé : un compost pauvre, des cycles de décomposition interminables et un apport décevant pour la terre.
Les plantes malades ou branches contaminées sont de véritables chevaux de Troie : elles disséminent agents pathogènes et spores fongiques, menaçant la santé de vos cultures. Méfiance aussi envers les produits chimiques, mégots ou litières, qui laissent des résidus toxiques et polluants.
Les matières grasses et déchets d’origine animale, eux, créent un terrain propice aux mauvaises odeurs, à la saturation en humidité et à la prolifération de rats ou d’insectes. Ajouter ces éléments, c’est inviter les nuisibles et compromettre la qualité du compost.
Les conséquences les plus fréquentes de ces erreurs sont les suivantes :
- Détérioration du travail des micro-organismes
- Propagation de maladies et de parasites
- Contamination par des substances toxiques
- Apparition de nuisibles et de mauvaises odeurs
La qualité du compost dépend en grande partie du soin porté à la sélection des déchets. Un compost bien géré, c’est l’assurance d’un amendement sain, efficace et respectueux de la vie du sol.


